Les rivalités dans une fratrie sont quasiment inévitables. Les conflits entre les enfants sont normaux. En effet, pas facile pour le premier né de voir arriver un nouveau bébé. Il va passer de l’unique enfant et de centre du monde à un second plan : le tout petit va requérir beaucoup d’attention au début de sa vie. Comment gérer alors les conflits entre les enfants ?
En fait, les tensions entre frères et sœurs viennent souvent de la question informulée des uns par rapport aux autres : “suis-je aimé (e) ?”. Il est très difficile d’autre part pour chaque membre de la fratrie de déterminer sa place.
Gérer ces conflits est donc complexe pour les parents. Il ne faut cependant pas oublier que le conflit est au cœur même de toutes les relations humaines pour aborder sereinement cette problématique !
Limiter les conflits dans une fratrie : quelques règles à mettre en place
Préparez l’arrivée des nouveau-nés
La première chose à faire est de préparer l’arrivée du second enfant. L’aîné doit être informé et rassuré sur la venue proche d’un nouveau bébé. Il ne doit pas le voir comme un rival ou un danger. Si les présentations ne se font pas correctement, il sera difficile de mettre en place une relation non conflictuelle. Voici comment éviter d’avoir a gérer des conflits entre enfants plus tard…
Essayez de comprendre les interactions
Le “ règlement de comptes” fait partie intrinsèque de la relation : chaque enfant se fait justice lui même et tient rigueur à l’autre de cet état de fait (” Il m’a piqué ma petite voiture, je lui prends sa switch” ). On le voit d’ailleurs souvent quand les gens sont adultes : il est des choses qu’ils n’ont pas oubliées, les vêtements abimés, les objets perdus…..
Cela étant, ce règlement de comptes est le moyen le plus simple pour gérer le rapport entre enfants. Faites donc confiance à leur approche des problèmes. Ils vont trouver une solution au final. Ne vous immiscez pas dans leur stratégie…Mais vous pouvez leur demander comment ils comptent trouver un arrangement…. Rendez-les actifs dans ce conflit. Restez bien sûr à proximité de toute façon, neutre, en leur laissant quand même de l’espace. C’est important pour eux de se sentir libres. Ils arrivent à des dénouements bien plus efficaces que ceux que vous auriez imposés. ( Du moins en général ).
Ne générez pas de jalousie
Valorisez leur capacité à se débrouiller tout seuls et valorisez aussi leur spécificité à chacun. La différence est un excellent facteur de cohésion et de bonne entente. Jules écrit très bien et Lucas est fort en gym. Chacun son point fort. Ainsi la confrontation ou la comparaison se met moins facilement en place.
Comprenez les frustrations de chacun
Le petit envie la liberté du grand et le grand l’attention que vous portez au petit. Rassurez-les sur ces deux points ! Expliquez-leur aussi les raisons de votre attitude différenciée : ils se sentiront considérés et compris.
Parent, ne reproduisez pas votre propre vécu
Prenons l’exemple suivant : votre frère par exemple vous a rendu la vie impossible, il était odieux avec la petite fille que vous étiez et vos parents n’ont pas su que faire pour gérer ces conflits entrer leurs enfants. Maintenant que vous voilà mère, n’essayez pas à votre tour de surprotéger votre fille, vous allez créer de vrais conflits. Les relations entre vos enfants ne sont pas celles que vous aviez dans votre fratrie.
Montrez de l’amour en toute circonstance et ce n’est pas toujours facile !
Certains enfants, anxieux, font tout ce qu’il faut pour agacer leurs parents, de peur d’être rejetés. Mauvaise stratégie certes, et émanant souvent de garçons…On note en effet que l’image que le garçon perçoit souvent de la société lui interdit les gestes d’affection. Frustré, il va se défouler en se montrant par exemple agressif et désagréable. Les enfants qui s’insultent et se battent expriment non seulement le désir de trouver leur place les uns par rapport aux autres mais aussi leur incapacité à faire passer le bon message. Un “mâle” n’est pas gentil, ne fait pas de câlins…. Éduquez le dans le bon sens et laissez tomber ces clichés dépassés.
L’autorité et la justice, c’est vous, parents !
Or la justice n’implique pas de récompenser à parts égales. Dur de faire entendre cela à un jeune ! Chaque enfant est différent, et la récompense ( ou punition ) est adaptée à chacun. Un petit souffrant de difficultés motrices par exemple sera être considéré avec plus de recul qu’un autre enfant. De la même façon vous allez donner moins de nourriture à votre progéniture qui montre un appétit modeste, qui ne fait pas de sport…. Vous savez adapter ! Vous savez ce qui est bon pour sa santé ou son bien-être. Vous adultes, vous comprenez l’enjeu. L’enfant frustré aura peut-être du mal à le cerner. Il faudra donc aussi faire comprendre à chaque membre de la fratrie les raisons des différences et leur bien-fondé.
Punissez de manière équitable
Voilà qui n’est pas chose aisée ! Essayez toujours de comprendre, dans une dispute ou un accrochage qui est responsable et de quoi ! Qui a commencé ? Si vous voyez qu’un conflit entre vos enfants se prolonge, intervenez et surtout bien sûr, dès qu’il y a violence ou insultes ! Cette attitude est inacceptable en communauté. Par contre la punition est adaptable à l’âge ou la gravité de la faute. Si les punitions sont injustes, elles vont largement aggraver les tensions entre les enfants et les conflits de la fratrie.
Apprenez le partage aux enfants
Autre chose importante pour gérer les éventuels futurs conflits entre enfants, ils doivent se partager votre amour, votre attention, le temps que vous leur accordez pour les devoirs ou les sorties. Ils doivent aussi comprendre que le monde ne tourne pas autour de l’un d’entre eux. Ils sont partie d’un tout et chacun d’eux a sa place, chacun a exactement la même importance pour vous. A plusieurs on découpe un gâteau, on n’en mange pas la totalité…Partager débouche aussi sur l’entraide et c’est une chose primordiale dans la vie de tous les jours.
N’oubliez pas de toute façon que c’est vous qui fixez le respect du territoire de chaque membre de la fratrie. Normalement les fratries évoluent entre entente et tension, voire même haine par moment. Si l’équilibre n’est pas maintenu cela risque d’être très difficile de gérer pour vous. Essayez donc de ne rien projeter de personnel dans la mise en place des règles familiales.
N’oubliez pas non plus qu’aucun enfant ne doit quoi que ce soit à son frère ou sa sœur. Leurs liens viennent simplement du fait qu’ils grandissent au sein d’un même foyer. Ces liens ne sont pas automatiquement forts. C’est à vous qu’il incombe de faire en sorte que la fratrie se mette en place et se transforme en un véritable clan de personnes soudées et aimantes. C’est vous l’origine d’une famille unie ou d’une famille de gens qui se supportent. Lourd challenge pour les parents que vous saurez relever!