A quoi sert l’obéissance ?
Nous sommes tous confrontés à ce problème un jour: faire obéir notre enfant… Il s’agit de faire comprendre à l’enfant que des règles s’imposent pour son bien-être mais également celui des personnes qui l’entourent. Ces règles le rassurent car elles lui donnent un cadre et elles lui permettent de comprendre peu à peu que ça n’est pas la loi du plus fort qui s’applique.
Ces règles de vivre ensemble sont une protection
Pour que l’enfant apprenne à obéir, le parent devra faire preuve d’autorité naturelle.
Quand on parle d’autorité naturelle, il s’agit de l’influence que le parent a sur son enfant. Or il parfois difficile de bien la doser, de ne pas sévir inutilement ou de ne pas être trop laxiste.
D’ailleurs, en cas de laxisme, les enfants peuvent ressentir le besoin de se confronter à cette autorité pour être rassurés. Ils ont besoin de sentir la mission de protection de leurs parents.
Comment apprendre à son enfant à obéir ?
Il n’est pas inné pour un enfant de savoir qu’il faut respecter telle ou telle règle. C’est au parent de lui apprendre par la répétition afin qu’il l’intègre.
Bien entendu, il est important de respecter le développement de l’enfant et son degré d’autonomie. Est-il apte psychologiquement ?
Par exemple un enfant pourra avoir du mal à se tenir au restaurant en fonction de son âge. Plutôt que de se fâcher et de le punir, mieux vaut valoriser ses progrès.
Il doit comprendre qu’on lui impose des règles pour son bien, et parce que des lois régissent la société. Par exemple, s’il a faim (besoin physiologique), il doit manger mais il y a des plages horaires (habitudes sociales) qui définissent le moment pour se rassasier (petit déjeuner, déjeuner, goûter, diner).
Ainsi on pose des limites sans tout interdire. Les limites permettent d’ajouter un cadre rassurant à l’enfant afin qu’il sache ce qui est interdit de ce qui ne l’est pas. Par exemple, on ne l’autorisera pas à faire des découpages des rideaux de sa chambre mais on lui donnera des feuilles pour qu’il puisse découper à volonté ! Ainsi il supportera mieux la frustration puisqu’une chose a été interdite mais une autre autorisée.
Les critères à respecter pour que l’enfant respecte ses règles d’éducation
Les règles pour qu’elles soient mieux acceptées doivent donc répondre à plusieurs critères : elles doivent être compréhensibles, réelles, pérennes et logiques.
Une règle est compréhensible si elle est exprimée dans un langage qui est adapté à l’enfant (en fonction de son âge).
Il s’agira d’en expliquer la raison non pour se justifier mais pour éviter qu’il n’obéisse mécaniquement. Ce qui l’aidera à devenir responsable et autonome. Faire obéir un enfant n’est pas imposer brutalement.
Plus l’enfant comprend pourquoi il ne faut pas faire telle ou telle bêtise ou adopter tel ou tel comportement, moins il recommencera.
Il s’agit alors de lui transmettre des valeurs sociales ou familiales qui le concernent lui et sa famille. La politesse par exemple : elle s’applique à lui, sa famille, à la société.
Il est également important de lui transmettre des valeurs de bien-être, de santé, de sécurité…
– Faire attention à sa santé, lui permettra de se sentir bien dans sa peau.
– Être sensible à l’environnement en ne jetant pas ses déchets par terre c’est lui permettre de vivre dans un environnement propre et harmonieux pour lui-même et pour les autres,
– Ranger ses affaires, lui permettra d’être dans un environnement agréable mais également de retrouver ses affaires plus facilement.
– Apprendre à l’enfant à être respectueux de ses amis, à partager, lui permettra de tisser des relations sur de bonnes bases.
Ainsi, l’enfant comprendra que transgresser ces valeurs qui lui ont été transmises pourrait lui nuire. Faire obéir un enfant c’est aussi lui permettre de constater les effets positifs des instructions qu’il a reçues.
La règle doit aussi s’appliquer dans une réalité. L’enfant pourra en découvrir les conséquences concrètes. Ce qui l’aidera à les assimiler et à les adopter. En effet, si on ne fait que dire à l’enfant « c’est mal », cela ne sert à rien. Il a besoin de comprendre ou voir pourquoi c’est mal.
Par exemple courir partout dans le jardin n’est pas problématique au contraire ! Par contre courir n’importe où en pleine rue est dangereux.
De même mentir à ses parents est problématique car cela peut les pousser à ne plus avoir confiance. Il faut alors l’inviter à y réfléchir.
Elles doivent être pérennes. Il s’agit qu’elles s’inscrivent dans un temps long. La réponse à une situation devra toujours être la même et ne pas varier en fonction de l’humeur du parent. Le risque si on change de décision parce qu’on est fatigué, c’est que l’enfant n’y comprenne pas grand-chose ou décide de faire de grosses colères pour « user » son parent et obtenir ce qu’il veut.
Les règles édictées doivent être logiques. Par exemple, on se lave les dents après manger et non l’inverse. Ces règles deviennent des rituels qui lui permettent de se sentir encadré, sécurisé. Il sait ce que l’on attend de lui dans l’espace et le temps. Faire obéir un enfant passe également par les rituels.
Exemple : il va à la douche, se met en pyjama, dîne puis va se coucher.
Il est également important que les parents aient chacun le même discours, les mêmes règles.
Enfin, la crédibilité du parent est essentielle pour que les règles éducatives fonctionnent. Si on promet une punition parce qu’une règle a été enfreinte, il faut l’appliquer. Si vous ne le faites pas, cela laissera une trace : vous allez perdre de votre crédibilité et la règle ne sera plus respectée. Il est donc important de dire ce que l’on va faire si la règle n’est pas suivie et faire ce que l’on dit !
Paré de ces principes, avec raison et sans soumission, l’enfant devenu adulte sera armé pour s’adapter et se protéger !